Management : la résilience hydrique s’impose comme nouvelle compétence managériale

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Face à la multiplication des coupures d’eau liées aux travaux urbains, aux sécheresses ou aux pannes d’infrastructures, les entreprises doivent désormais intégrer la gestion du risque hydrique dans leur stratégie opérationnelle. Anticiper ces interruptions devient une compétence clé du management moderne.


Les risques énergétiques et cybernétiques dominent traditionnellement les préoccupations en matière de gestion de crise d’entreprise. Pourtant, l’accès continu à l’eau s’avère tout aussi essentiel à la productivité, à l’hygiène et au bien-être des collaborateurs. Une interruption non anticipée peut paralyser les activités de production, perturber les services de restauration ou d’hébergement, voire contraindre à une fermeture temporaire.

Dans de nombreuses agglomérations, les coupures d’eau programmées pour travaux, maintenance ou rationnement se multiplient. Les récentes interruptions liées à des projets d’infrastructure majeurs soulignent la nécessité pour les entreprises de développer de véritables capacités de résilience hydrique.

Des mesures préventives indispensables

Lorsqu’une coupure est annoncée, la réactivité seule ne suffit plus. Les entreprises doivent déployer des mesures préventives efficaces : stockage temporaire d’eau dans des citernes ou réservoirs internes pour les usages critiques, réorganisation des horaires de travail pour limiter l’activité pendant la période d’interruption, collaboration avec des fournisseurs externes pour sécuriser un approvisionnement temporaire, et activation d’un plan de continuité d’activité spécifiquement adapté aux risques hydriques.

Ces actions tactiques doivent s’inscrire dans une approche stratégique plus globale. Il devient impératif d’intégrer la résilience hydrique dans la planification à moyen et long terme.

Un plan structuré en cinq piliers

Un plan de gestion du risque hydrique efficace repose sur plusieurs fondamentaux. D’abord, cartographier les dépendances à l’eau en identifiant les services, machines et processus nécessitant une alimentation continue, ainsi que la consommation journalière critique. Ensuite, évaluer les risques en analysant la fréquence et la durée des coupures potentielles, la qualité de l’eau disponible et la dépendance à un fournisseur unique.

Le troisième pilier consiste à identifier des solutions alternatives : stockages internes, fournisseurs secondaires, partenariats avec les collectivités territoriales. La sensibilisation des équipes constitue le quatrième axe, avec la formation des collaborateurs aux gestes d’économie d’eau et aux procédures de secours. Enfin, tester régulièrement le dispositif par des simulations permet d’évaluer l’efficacité des mesures mises en place.

Une dimension de gouvernance

L’anticipation des coupures d’eau dépasse le cadre technique pour devenir un enjeu stratégique. Intégrer le risque hydrique dans la gouvernance d’entreprise permet de renforcer la résilience opérationnelle, de réduire les pertes économiques, d’améliorer le climat social et de valoriser l’engagement environnemental.

Dans un contexte de changements climatiques et de pressions croissantes sur les réseaux urbains, la gestion de la résilience hydrique s’impose comme une compétence managériale indispensable. Cette dimension doit être portée par les managers de proximité autant que par la direction générale, avec une intégration dans les outils de gouvernance classiques : audits, reporting RSE et plans de gestion des risques.


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