Cybersécurité : former les équipes aux menaces des deepfakes

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Dans un contexte où l’intelligence artificielle permet de créer des contenus falsifiés hyper réalistes, les entreprises doivent renforcer leur posture de cybersécurité au-delà des seuls outils techniques. La formation et la vigilance des collaborateurs deviennent des remparts essentiels contre les nouvelles menaces numériques.

Des menaces de plus en plus sophistiquées

Les deepfakes utilisent des algorithmes d’IA pour créer des vidéos ou des sons trompeurs où une personne semble dire ou faire des choses qu’elle n’a jamais réalisées. Selon l’ANSSI, ces montages hyperréalistes peuvent berner le public non averti et servir d’outils de manipulation, de chantage ou d’escroquerie.

Des cas concrets illustrent cette menace : un employé a été piégé par une visioconférence falsifiée et induit à exécuter un virement de plusieurs millions. Les clones vocaux, répliques synthétiques de la voix d’une personne, peuvent usurper des identités pour autoriser des transactions ou manipuler des collaborateurs par téléphone.

Outre ces manipulations par IA, les vecteurs classiques restent très actifs : phishing ciblé, rançongiciels, compromission de comptes via mots de passe faibles. INTERPOL souligne que les cybercriminels opèrent désormais à l’échelle transnationale, combinant attaques technologiques et tactiques sociales.

Instaurer une culture de vigilance

La sensibilisation doit venir du sommet : le dirigeant ou le responsable sécurité doit communiquer que la cybersécurité constitue une priorité stratégique. Des programmes de formation réguliers, obligatoires et actualisés sur les nouvelles menaces s’imposent.

Les simulations d’attaque permettent de tester la réaction des équipes face à de faux e-mails piégés ou appels vocaux suspects. L’analyse des erreurs commises, sans blâme, tire des leçons collectives et renforce les réflexes.

Pour les requêtes critiques – paiements, changements de bénéficiaire – un protocole de double validation avec au moins deux personnes ou une confirmation via canal sécurisé limite les risques. L’authentification multifactorielle doit être imposée pour l’accès aux systèmes sensibles : messagerie, ERP, applications critiques.

Des outils au service de la résilience

Des technologies émergentes permettent d’analyser les métadonnées pour repérer les anomalies dans les images ou les sons : incohérences temporelles, inconsistances audio. La journalisation complète des accès – qui a accédé à quoi, quand, depuis quelle adresse – couplée à des systèmes d’alerte automatique détecte les comportements suspects.

Un cadre de résilience efficace s’articule autour de trois axes : prévention (sensibilisation, authentification forte, segmentation), détection (monitoring, audit, outils d’analyse) et réponse (procédure d’escalade, plan d’incidents, communication).

La cyber-résilience ne se décrète pas dans les salles serveurs, elle commence par l’esprit de chaque employé armé de réflexes de vigilance. Les organisations qui sauront allier technologie, gouvernance et capital humain résisteront aux nouvelles menaces.


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