Trump intensifie sa guerre commerciale avec de nouveaux droits de douane massifs

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Le président américain impose des surtaxes de 10 à 41% sur 69 pays et l’Union européenne à partir du 7 août, marquant un tournant protectionniste majeur

Donald Trump a franchi un nouveau cap dans sa politique commerciale agressive. Le 31 juillet 2025, le président américain a signé un décret instaurant des droits de douane considérables sur les importations en provenance de 69 pays et de l’Union européenne, avec une entrée en vigueur fixée au 7 août.

Un arsenal tarifaire sans précédent

Les nouvelles mesures établissent un système de taxation échelonné particulièrement sévère. Un droit de douane minimum de 10% s’appliquera aux pays non explicitement listés dans le décret, tandis que des taux spécifiques et nettement plus élevés visent des partenaires commerciaux majeurs des États-Unis.

Le Canada, voisin immédiat et partenaire historique, voit ses produits frappés d’une surtaxe de 35%, en hausse par rapport aux 25% précédents. L’Inde écope de 25%, Taïwan de 20%, et l’Afrique du Sud de 30%. La Suisse fait face à un taux particulièrement punitif de 39%, tandis que certains pays comme la Birmanie, le Laos ou la Syrie subissent le taux maximal de 41%.

Une stratégie de “réciprocité” controversée

Cette offensive tarifaire s’inscrit dans la stratégie dite des “tarifs réciproques”, lancée en avril 2025 sous l’égide de l’International Emergency Economic Powers Act. L’administration Trump justifie ces mesures par la nécessité de corriger les déséquilibres commerciaux américains et d’obtenir des conditions plus équitables pour les exportateurs américains.

Certains pays ont néanmoins réussi à limiter les dégâts grâce à des négociations de dernière minute. L’Union européenne, le Japon, la Corée du Sud et l’Indonésie ont obtenu des taux réduits oscillant entre 15 et 20%, bien en deçà des taux initialement envisagés qui dépassaient parfois 30%.

Le Mexique bénéficie d’un traitement particulier avec un report de 90 jours accordé par Trump, maintenant temporairement le taux actuel de 25% pendant que se poursuivent les discussions avec la présidente Claudia Sheinbaum.

Des répercussions mondiales prévisibles

L’impact de ces mesures s’annonce particulièrement sévère pour plusieurs économies africaines exportatrices vers les États-Unis. Le Cameroun, le Tchad ou la Guinée équatoriale se retrouvent soumis à des surtaxes élevées sans avoir eu la possibilité de négocier préalablement.

La communauté internationale a réagi avec véhémence. Le Canada, le Mexique et l’Union européenne dénoncent une rupture unilatérale des normes commerciales établies et menacent de mesures de rétorsion. Les analystes économiques s’alarment des conséquences potentielles : renchérissement des prix pour les consommateurs américains et risque d’escalade vers une guerre commerciale généralisée.

Un calendrier serré, des défis juridiques

Le décret entre en vigueur seulement sept jours après sa signature, Trump ayant finalement repoussé l’échéance initialement prévue au 1er août pour accorder un ultime délai de négociation. Une exemption est prévue jusqu’au 5 octobre pour les biens déjà embarqués, sauf en cas de fraude avérée.

Plusieurs contestations judiciaires remettent en question la légalité de l’utilisation des pouvoirs d’urgence présidentiels pour imposer ces surtaxes, avec des recours toujours en cours d’instruction.

Cette nouvelle escalade protectionniste illustre la détermination de l’administration Trump à remodeler les relations commerciales mondiales selon ses propres termes, au risque de bouleverser durablement l’architecture économique internationale.


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