Trump amorce une désescalade avec la Chine : vers un nouveau chapitre des relations commerciales ?

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Le président américain Donald Trump a proposé, ce vendredi 9 mai 2025, de ramener les droits de douane sur les importations chinoises à 80 %, contre 145 % actuellement. Une inflexion significative, qui marque le début d’une possible désescalade après des mois de tensions commerciales entre les deux premières puissances mondiales. Une rencontre bilatérale est attendue ce week-end à Genève.

Une ouverture dans la guerre commerciale sino-américaine

C’est sur Truth Social, son canal de communication privilégié, que Donald Trump a surpris la communauté économique internationale ce vendredi matin. Le président américain y a suggéré de réduire les droits de douane sur les produits chinois à 80 %, contre les 145 % imposés depuis son retour à la Maison Blanche en janvier 2025.

« 80 % de droits de douane sur la Chine semble le bon niveau ! Cela dépend de Scott B. », a écrit Trump, en référence à Scott Bessent, le secrétaire au Trésor chargé de représenter les intérêts américains dans les négociations prévues ce week-end à Genève.

Cette inflexion marque un changement de ton, après plusieurs semaines d’escalade tarifaire entre Washington et Pékin. Depuis janvier, les États-Unis ont instauré une batterie de surtaxes, accompagnées de mesures ciblées sur l’acier, l’aluminium et les véhicules électriques. La Chine avait répliqué avec 125 % de droits de douane sur les importations américaines, en plus de barrières spécifiques à certains secteurs stratégiques.

Un signal d’apaisement avant Genève

La rencontre prévue à Genève entre Scott Bessent, le représentant au Commerce Jamieson Greer et le vice-Premier ministre chinois He Lifeng est perçue comme un tournant potentiel dans la relation bilatérale.

Du côté de Washington, la volonté de rouvrir le dialogue semble réelle. Trump a d’ailleurs insisté dans un second message sur la nécessité pour Pékin « d’ouvrir son marché aux États-Unis », ajoutant qu’« un marché fermé, ça ne fonctionne plus ». Une déclaration qui laisse entrevoir un objectif plus large qu’un simple allègement tarifaire : celui de rééquilibrer l’accès au marché chinois pour les entreprises américaines.

Un contexte de réajustement diplomatique global

Ce mouvement de désescalade s’inscrit dans un repositionnement stratégique de l’administration Trump. La veille, un accord bilatéral a été signé avec le Royaume-Uni, exemptant Londres des principales surtaxes américaines sur les voitures, tout en ouvrant davantage le marché britannique aux produits agricoles américains.

Cet accord constitue la première percée commerciale de Trump depuis son retour au pouvoir et pourrait servir de modèle pour de futures négociations, y compris avec Pékin.

Quelles implications pour l’Afrique et la Côte d’Ivoire ?

Si la guerre commerciale sino-américaine avait accentué les incertitudes sur les marchés mondiaux, notamment en Afrique, la perspective d’une désescalade pourrait avoir des effets stabilisateurs. Moins de tensions tarifaires pourrait signifier un retour progressif de la confiance sur les marchés, bénéfique pour les économies exportatrices comme la Côte d’Ivoire, dont les produits (cacao, caoutchouc, anacarde) dépendent d’une demande globale stable.

En outre, la dynamique actuelle pourrait rouvrir les opportunités d’accords bilatéraux africains avec la Chine ou les États-Unis, dans un monde où les blocs se reconfigurent.

Vers un nouveau cycle commercial ?

La proposition de Donald Trump ne marque pas encore la fin de la guerre commerciale, mais elle pourrait en être le début de la sortie. Genève devient ainsi, ce week-end, le théâtre potentiel d’un tournant géoéconomique majeur. Reste à voir si cette ouverture diplomatique s’inscrira dans la durée ou si elle ne sera qu’un épisode tactique dans un bras de fer encore loin d’être résolu.

Les marchés financiers mondiaux semblent accueillir positivement ce signal, avec une hausse modérée observée sur les principales places boursières asiatiques et européennes ce vendredi. Pour autant, les analystes restent prudents, rappelant que les tensions structurelles entre les deux géants économiques dépassent largement la simple question tarifaire.


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