TICAD 9 : Le Japon dévoile une zone économique Indo-Océan-Afrique de 5,5 milliards de dollars

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Ishiba annonce un plan ambitieux de formation de 30 000 experts en IA et de financement d’infrastructures durables pour contrer l’influence chinoise sur le continent africain

À Yokohama, lors de la 9ᵉ conférence TICAD qui s’achève cette semaine, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a frappé fort. L’annonce d’une “zone économique Indo-Océan-Afrique” marque un tournant dans la stratégie nippone vis-à-vis du continent africain, dans un contexte de rivalité géopolitique croissante avec la Chine.

Une vision géoéconomique audacieuse

Le projet présenté le 20 août 2025 dessine les contours d’un espace économique intégré s’étendant de l’océan Indien jusqu’à l’Afrique. Cette initiative vise à créer un corridor commercial privilégié entre le Japon, l’Afrique, l’Inde et le Moyen-Orient, facilitant les échanges et attirant les investissements privés vers des secteurs stratégiques.

L’archipel mise sur ses atouts technologiques et son expertise en matière de développement durable pour se différencier de ses concurrents. Contrairement aux approches parfois critiquées de “diplomatie du piège de la dette”, Tokyo met l’accent sur des partenariats équilibrés et la formation des compétences locales.

Un engagement financier conséquent

Le volet financier de cette stratégie s’articule autour d’une enveloppe de 5,5 milliards de dollars de prêts, déployée en coordination avec la Banque africaine de développement. Ces fonds visent prioritairement le financement de projets d’infrastructure durable et l’accompagnement des pays africains confrontés à des difficultés d’endettement.

Plus novateur encore, le Japon lance un programme de formation de 30 000 spécialistes en intelligence artificielle sur trois ans. Cette initiative répond à un double objectif : accélérer la transformation numérique du continent et créer un vivier de talents susceptibles d’attirer les investissements technologiques japonais.

Repositionnement stratégique dans un contexte concurrentiel

Cette offensive japonaise intervient à un moment charnière pour l’Afrique. Alors que l’influence américaine sur le continent tend à s’éroder et que Pékin consolide sa position de premier partenaire commercial africain, Tokyo cherche à proposer une troisième voie.

L’approche japonaise se veut différenciante par son focus sur l’innovation, la durabilité environnementale et le développement des compétences humaines. Un positionnement qui pourrait séduire des dirigeants africains soucieux de diversifier leurs partenariats économiques tout en préservant leur marge de manœuvre géopolitique.

Le succès de cette initiative dépendra largement de la capacité du Japon à transformer ses annonces en réalisations concrètes et à démontrer sa valeur ajoutée face à des concurrents déjà bien implantés sur le continent africain.


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