La décision du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations provoque une onde de choc sur les marchés mondiaux. Avec des surtaxes allant de 10% à 46% selon les pays, cette mesure protectionniste redessine brutalement les équilibres commerciaux internationaux et suscite des réactions diverses à travers le monde.
Des surtaxes différenciées selon les partenaires
Dès mercredi prochain, ces nouvelles taxes entreront en vigueur pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs des États-Unis. L’Union européenne sera frappée d’une surtaxe de 20%, tandis que la Chine devra composer avec un taux de 34%. D’autres pays sont encore plus durement touchés, comme le Vietnam (46%), le Bangladesh (37%) ou encore Taïwan (32%).
Selon Kevin Hassett, conseiller économique de la Maison Blanche, plus de “50 pays” ont déjà pris contact avec Washington pour entamer des négociations. Cependant, Howard Lutnick, ministre américain du Commerce, a prévenu dimanche qu’aucune exemption ne serait négociée dans l’immédiat.
Des réactions contrastées à l’international
Les réactions des gouvernements varient considérablement selon leur degré d’exposition et leurs relations avec Washington :
- France : Le Premier ministre François Bayrou estime que ces nouvelles taxes pourraient coûter “plus de 0,5% du PIB” à l’économie française. Bercy convoque un “Conseil des entreprises” pour coordonner une réponse économique, soulignant le “risque majeur” de pertes d’emplois et de ralentissement économique.
- Royaume-Uni : Moins touché avec un taux plancher de 10%, le Premier ministre Keir Starmer a néanmoins déclaré que “le monde tel qu’on le connaissait a disparu”. Londres privilégie pour l’instant une approche mesurée tout en n’excluant aucune option pour soutenir ses entreprises. Jaguar Land Rover a déjà suspendu ses exportations vers les États-Unis.
- Taïwan : Malgré une surtaxe conséquente de 32%, l’île a choisi de ne pas riposter, privilégiant la stabilité avec son principal allié sécuritaire. Le gouvernement taïwanais a prévu un plan de soutien de 2,7 milliards de dollars pour les secteurs exportateurs impactés.
- Vietnam : Très exposé avec une surtaxe de 46%, Hanoï a sollicité un délai de grâce de 45 jours avant l’entrée en vigueur des nouvelles taxes, craignant un frein brutal à son modèle industriel.
- Zimbabwe : Dans une réaction surprenante, le président Emmerson Mnangagwa a annoncé la suspension de tous les droits de douane sur les importations américaines, après l’annonce d’une surtaxe de 18%.
- Bangladesh : Confronté à des droits de 37%, le gouvernement a réuni en urgence les acteurs du secteur textile à Dacca, pilier de l’économie nationale directement menacé.
Premiers effets sur les marchés
Les premiers effets se font déjà sentir sur les marchés financiers. Dimanche, la bourse saoudienne a dégringolé de 7%, témoignant des inquiétudes des investisseurs face à cette reconfiguration du commerce mondial.
La position assumée de Trump
Donald Trump assume pleinement cette rupture brutale avec le libre-échange, qu’il présente comme le levier central de sa stratégie de réindustrialisation du pays. “Tenez bon”, a-t-il lancé samedi aux Américains sur sa plateforme Truth Social. “Ce ne sera pas facile, mais le résultat final sera historique.”
La plupart des économistes s’attendent toutefois à ce que ces nouvelles taxes provoquent une accélération de l’inflation et freinent la consommation aux États-Unis, avec des répercussions potentiellement significatives sur l’économie mondiale.
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