OLAM IVOIRE : Un pilier incontournable de l’agro-industrie ivoirienne

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Implantée depuis plus de trois décennies en Côte d’Ivoire, OLAM IVOIRE s’est imposée comme un acteur majeur du secteur agroalimentaire national, contribuant significativement à la transformation et à la valorisation des matières premières agricoles du pays.

De la noix de cajou à un géant diversifié

Arrivée en 1994 en Côte d’Ivoire avec une activité concentrée sur le commerce de la noix de cajou, l’entreprise a su construire pas à pas un empire agroalimentaire diversifié. L’obtention en 1998 d’une licence d’exportation pour le cacao et le café marque un tournant décisif dans son développement. Aujourd’hui, OLAM IVOIRE est présente dans cinq filières stratégiques : le cacao, le café, la noix de cajou, le coton et le caoutchouc.

L’entreprise a développé un réseau industriel impressionnant à travers le pays. À Abidjan et San Pedro, ses usines de transformation de cacao affichent des capacités annuelles respectives de 60 000 et 75 000 tonnes, produisant liqueur, beurre et tourteau de cacao. Dans le secteur de la noix de cajou, ses installations de Bouaké, Dimbokro et Djekanou, dont l’une peut traiter jusqu’à 35 000 tonnes annuellement, témoignent de l’ampleur de ses opérations. L’entreprise exploite également une usine de caoutchouc à Aniassué d’une capacité de 88 000 tonnes et des usines d’égrenage de coton à Ouangolodougou et Ferkessédougou.

Un acteur économique majeur

La position de marché d’OLAM IVOIRE est particulièrement dominante dans plusieurs secteurs. L’entreprise s’est hissée comme le deuxième exportateur de cacao du pays en volume, après avoir mis en place le plus grand réseau d’approvisionnement en cacao durable. Dans le café, elle est devenue un exportateur de premier plan du Robusta ivoirien, achetant environ un tiers de la production nationale et se positionnant comme exportateur principal vers l’Afrique du Nord, l’Europe et l’Asie.

Son empreinte économique est considérable. En 2015, l’entreprise employait directement près de 1 000 personnes et offrait des emplois saisonniers et contractuels à 6 000 personnes supplémentaires, jouant ainsi un rôle crucial dans le tissu socio-économique ivoirien. Ses investissements se chiffrent en dizaines de millions de dollars, comme en témoigne l’usine de transformation de cacao de 75 millions de dollars mise en service en 2014.

Restructuration stratégique du groupe

OLAM IVOIRE s’inscrit dans une dynamique de transformation plus large du groupe Olam International. Depuis 2020, ce dernier a engagé une réorganisation majeure avec la création de deux entités distinctes : Olam Food Ingredients (ofi), qui gère les activités cacao, café et noix de cajou, et Olam Global Agri (OGA), qui chapeaute les activités coton et caoutchouc.

Cette restructuration s’est récemment accélérée avec la proposition de vente de la participation restante du groupe Olam (64,57%) dans Olam Agri à SALIC, tandis qu’ofi envisage une introduction en bourse. Ces mouvements stratégiques visent à libérer de la valeur et à offrir une orientation plus claire pour chaque segment du groupe.

Un engagement pour la durabilité

Face aux défis environnementaux et sociaux du secteur agricole ivoirien, OLAM IVOIRE a déployé plusieurs initiatives de durabilité. Dans le secteur du cacao, l’entreprise est engagée dans des programmes comme la Charte de moyens de subsistance d’Olam (OLC) et Cocoa Action, visant à améliorer la productivité et le bien-être des agriculteurs. Des partenariats notables incluent celui avec Nestlé pour l’agroforesterie et la lutte contre la déforestation.

L’entreprise adapte également ses opérations aux nouvelles réglementations internationales, notamment le Règlement de l’UE sur la déforestation (EUDR), crucial pour maintenir l’accès aux marchés européens. Des systèmes de surveillance et de traçabilité ont été mis en place pour garantir la conformité de ses chaînes d’approvisionnement.

Perspectives d’avenir

Les années 2024-2025 ont été marquées par des investissements importants pour OLAM IVOIRE, notamment dans l’expansion de ses capacités d’égrenage du coton et de transformation du caoutchouc. Cependant, des défis subsistent, comme les impacts du changement climatique sur la production agricole et l’adaptation continue aux normes de durabilité de plus en plus exigeantes.

La vente proposée d’Olam Agri pourrait entraîner des changements significatifs pour les opérations cotonnières et caoutchoutières de l’entreprise en Côte d’Ivoire, nécessitant une adaptation à de nouveaux propriétaires et priorités stratégiques.

Malgré ces incertitudes, OLAM IVOIRE semble bien positionnée pour continuer à jouer un rôle central dans le paysage agricole ivoirien. Son ancrage historique, sa diversification stratégique et ses investissements dans la transformation locale en font un partenaire clé du développement agro-industriel du pays, aligné avec l’ambition nationale de création de valeur ajoutée dans les filières agricoles.

Après près de trois décennies d’implantation, OLAM IVOIRE illustre parfaitement la trajectoire d’une entreprise qui a su évoluer au rythme des mutations du secteur agricole ivoirien tout en contribuant à sa modernisation et à son intégration dans les chaînes de valeur mondiales.


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