Microfinance : Baisse de 38% des bénéfices des SFD de l’UMOA en 2020

Microfinance : Baisse de 38% des bénéfices des SFD de l’UMOA en 2020

L’exercice 2020 a été très difficile pour les systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) relevant de l’article 44 de la loi portant réglementation des SFD (niveau d’activité atteignant un seuil de 2 milliards de FCFA d’encours de dépôts et de crédits) avec des bénéfices en baisse de 38% compares a 2019.

Selon les données du secrétariat général de la Commission bancaire, l’organe communautaire de supervision des banques basée à Abidjan, ces bénéfices se sont établis à 18,8 milliards de FCFA contre 30,3 milliards de FCFA au terme de l’exercice 2019. << Les bénéfices se répartissent, par ordre d’importance, entre le Sénégal (8,5 milliards), le Burkina (5,4 milliards), la Côte d’Ivoire (4,2 milliards), le Bénin (3,2 milliards) et le Togo (1,8 milliard)>>, signale la Commission bancaire. Quant aux SFD du Mali et du Niger, ils ont enregistré des pertes respectives de 2,9 milliards de FCFA et 1,4 milliard de FCFA.

Au 31 décembre 2020, le produit net financier (PNF) de ces SFD s’est établi à 257,4 milliards de FCFA, en légère croissance de 0,6%, en rythme annuel. Selon la Commission bancaire, cette faible croissance du PNF a induit un produit global d’exploitation de 273,3 milliards de FCFA en 2020 contre 273,9 milliards de FCFA un an plus tôt, soit une baisse annuelle de 0,2%.

Le résultat brut d’exploitation, en ressortant à 62,1 milliards de FCFA, a également diminué de 2,8%, en liaison avec la faible progression du PNF et la hausse de 0,6% des frais généraux, ressortis à 197,0 milliards de FCFA.

En prenant en compte les provisions nettes sur risque chiffrées à 49,3 milliards de FCFA, le résultat d’exploitation s’est établi à 12,8 milliards de FCFA à la fin de l’exercice sous revue contre 26,1 milliards de FCFA en 2019, soit une baisse de 50,8%.

Concernant les principaux ratios financiers, les données de la Commission indiquent une diminution de 0,8 point de pourcentage, en glissement annuel, des charges d’exploitation rapportés au portefeuille de crédit, se situant à 27,7% en 2020 contre 28,5% en 2019, pour une norme maximale de 35%. Le ratio des frais généraux rapportés au portefeuille de crédit a aussi baissé de 0,8 point de pourcentage, en glissement annuel, pour se situer à 13,6% en 2020, pour un plafond de 15% pour les structures de crédit direct et 20% pour les structures d’épargne et de crédit.

Quant au ratio des charges de personnel, il a baissé de 0,2 point de pourcentage, en glissement annuel, pour se situer à 6,9% en 2020 contre 7,1%, pour un plafond de 5% pour les structures de crédit direct et 10% pour les structures d’épargne et de crédit.

La rentabilité des fonds propres (rapport du résultat d’exploitation hors subvention sur les fonds propres moyens) est ressortie à 2,2% en 2020 contre 4,8% à fin 2019, pour une norme minimale de 15%.

Le rendement sur actifs s’est de son côté établi à 0,5% en 2020 contre 1,1% à fin 2019, pour une norme minimale de 3%.

Selon toujours la Commission, l’autosuffisance opérationnelle des SFD a baissé de 3,5 points de pourcentage, en glissement annuel, pour se situer à 83,3% en 2020 contre 86,8% un an auparavant, pour une norme minimale de 130%.

De son côté, la marge bénéficiaire (qui mesure la part du résultat d’exploitation dégagée sur le montant total des produits d’exploitation) a affiché une baisse de 3,9 points de pourcentage entre 2019 et 2020, en passant de 7,7% à 3,8%, pour une norme minimale de 20%.

Le coefficient d’exploitation (qui renseigne sur le niveau d’absorption du PNF par les frais généraux), a également enregistre un recul de 0,1 point de pourcentage, en glissement annuel, pour se situer à 76,6% en 2020 contre 76,5%, pour un plafond de 40% pour les structures de crédit direct et 60% pour les structures d’épargne et de crédit.

Le taux de rendement des actifs (qui met en rapport le montant des intérêts ainsi que les commissions perçus sur les actifs productifs de la période) s’est établi à 14,7% en 2020 contre 15,5% un an plus tôt, soit une baisse de 0,8 point de pourcentage, pour une norme minimale de 15%.

En ce qui le concerne, le ratio de liquidité de l’actif a augmenté de 1,6 point de pourcentage, en rythme annuel, pour se situer à 29,6% en 2020 contre 28,0% en 2019, pour une norme minimale de 2% pour les structures de crédit direct et 5% pour les structures d’épargne et de crédit.

De même, le ratio de capitalisation (représentant la proportion des fonds propres dans le total des actifs) a progressé de 0,3 point de pourcentage, en rythme annuel, pour se situer à 22,9% en 2020 contre 22,6% en 2019, pour une norme minimale de 15%.

Sur la base des données comptables reçues par la Commission bancaire au titre des exercices 2018 et 2019, le nombre de SFD relevant de l’article 44 a augmenté de 14 unités pour s’établir à 188 institutions. Les SFD de cette catégorie sont ainsi composés de 84 réseaux et institutions unitaires et 104 caisses de base affiliées à un réseau. Les réseaux et institutions unitaires englobent des sociétés, des associations, des réseaux et des Institutions Mutualistes ou Coopératives d’Epargne et de Crédit (IMCEC) non affiliées…

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