Métro d’Abidjan : les entreprises s’adaptent aux coupures d’eau imposées par les travaux

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Le dimanche 2 novembre 2025, la SODECI a annoncé une interruption de la distribution d’eau dans plusieurs quartiers stratégiques d’Abidjan en raison des travaux du métro. Cette contrainte technique oblige les entreprises de Marcory, Zone 4 et Port-Bouët à revoir en urgence leur organisation pour maintenir leurs activités.


Les grands chantiers d’infrastructure génèrent inévitablement des perturbations collatérales. À Abidjan, les travaux d’installation du métro en sont une illustration concrète. Le 2 novembre 2025, la SODECI a informé les usagers d’une coupure d’eau potable touchant plusieurs secteurs névralgiques de la capitale économique. Cette interruption, nécessaire pour des opérations techniques sur les conduites principales, a débuté à 8 heures sans indication précise sur sa durée, créant une incertitude majeure pour les acteurs économiques.

Des zones économiquement sensibles

Les quartiers concernés par cette coupure ne sont pas des zones périphériques. Zone 4 concentre une part importante du commerce et de la restauration haut de gamme abidjanaise. Marcory combine fonctions résidentielles et commerciales avec une forte densité d’entreprises. Quant à Port-Bouët, ce secteur stratégique abrite de nombreux hôtels, des activités industrielles et l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny.

Cette concentration d’activités économiques sensibles explique l’ampleur des préoccupations suscitées par l’annonce de la SODECI. L’absence de visibilité sur la durée de l’interruption complique encore la situation, obligeant les entreprises à élaborer des plans de contingence dans l’urgence.

Des stratégies d’adaptation secteur par secteur

Dans la restauration, les établissements de Zone 4 ont déployé des mesures préventives. Plusieurs ont procédé au remplissage massif de leurs réserves d’eau dès le samedi soir, doublant leur stock de jerricans et limitant les réservations pour le dimanche midi. Certains restaurateurs envisagent même une fermeture exceptionnelle si la situation se prolonge au-delà de leurs capacités de stockage.

Le secteur hôtelier, particulièrement actif à Port-Bouët en raison de la proximité de l’aéroport, a activé ses dispositifs d’autonomie en eau : châteaux d’eau, surpresseurs et systèmes de secours. Les établissements ne peuvent se permettre de dégrader la qualité de service offerte à une clientèle largement internationale et exigeante. La continuité opérationnelle constitue donc une priorité absolue.

Du côté industriel, notamment dans les PME de transformation et de conditionnement implantées à Marcory, l’impact potentiel sur les lignes de production a conduit à des réorganisations temporaires. Certaines entreprises ont ajusté leurs horaires, privilégiant une production intensive le samedi et reportant certaines opérations au lundi. Les équipes du dimanche fonctionnent en effectifs réduits pour minimiser les risques d’arrêt en cours de journée.

Le besoin d’une meilleure coordination

Au-delà de la capacité d’adaptation dont font preuve les entreprises, cette situation met en lumière les lacunes de la coordination entre autorités publiques et secteur privé. Le métro d’Abidjan, infrastructure essentielle pour la mobilité urbaine future, nécessite une planification plus transparente et concertée, particulièrement lorsque les travaux interfèrent avec des services vitaux comme l’eau ou l’électricité.

Les doléances du monde économique convergent vers trois demandes principales : des délais de préavis plus longs pour les interruptions programmées, des informations précises sur la durée estimée des coupures et la mise en place de points de contact dédiés pour faciliter l’anticipation des impacts opérationnels.

Certains représentants du patronat plaident déjà pour l’instauration d’un mécanisme de dialogue régulier entre les porteurs de grands projets d’infrastructure et les secteurs économiques concernés. Cette gouvernance collaborative permettrait de limiter les externalités négatives des chantiers tout en sécurisant leur bon déroulement.

Si les entreprises abidjanaises démontrent leur résilience face aux contraintes techniques des grands travaux, l’amélioration de la concertation public-privé s’impose comme une nécessité pour minimiser l’impact économique de ces interruptions de service.


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