L’Union européenne accélère ses investissements miniers en Afrique pour sécuriser sa transition énergétique

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L’Europe resserre ses liens avec l’Afrique dans le secteur minier. Au premier semestre 2025, l’Union européenne a franchi une étape décisive en sélectionnant quatre projets africains parmi ses 13 initiatives stratégiques mondiales dans le cadre de l’Acte sur les matières premières critiques. Cette offensive s’inscrit dans une logique de diversification des approvisionnements face à la domination chinoise sur les métaux stratégiques.

Quatre projets africains en pole position

Les projets retenus témoignent de la richesse minérale du continent. Le Malawi mise sur Songwe Hill, un gisement de terres rares d’une capacité de 8 425 tonnes annuelles exploité par Mkango Resources. L’Afrique du Sud n’est pas en reste avec Zandkopsdrift, qui produira 4 000 tonnes de terres rares magnétographiques sous la houlette de Frontier Rare Earths. Madagascar entre dans la course avec le projet Maniry Graphite du groupe Evion, tandis que la Zambie développe une raffinerie de cobalt de 6 000 tonnes par an.

Ces initiatives bénéficient d’un soutien financier et technique direct de Bruxelles, marquant un tournant dans la coopération euro-africaine sur les ressources naturelles.

Réduire la dépendance chinoise

Cette stratégie répond à un impératif géopolitique urgent. La Chine contrôle actuellement une part écrasante de la chaîne de production des minerais critiques, du lithium aux terres rares en passant par le cobalt. L’Union européenne s’est fixé des objectifs ambitieux : assurer d’ici 2030 au moins 10% de son extraction, 40% de son traitement et 25% de son recyclage en matières critiques.

L’ampleur de l’engagement financier illustre cette détermination. Les 13 projets externes nécessitent environ 5,5 milliards d’euros d’investissements initiaux, complétés par 22,5 milliards pour les 47 projets internes à l’UE.

L’African Mining Week comme catalyseur

L’African Mining Week 2025, prévue du 1er au 3 octobre à Cape Town, s’annonce comme un moment clé de cette coopération renforcée. Un European-Africa Roundtable centré sur l’investissement durable permettra aux acteurs des deux continents de structurer leurs partenariats autour de la transformation des ressources africaines.

Opportunités et défis pour l’Afrique de l’Ouest

Bien qu’absente de cette première sélection, la Côte d’Ivoire pourrait tirer parti de cette dynamique. Les entreprises ivoiriennes ont l’opportunité de se positionner sur les métaux de transition – graphite, cobalt, lithium, terres rares – en nouant des partenariats européens et en développant des projets de raffinage intégrés dans les chaînes de valeur européennes.

Toutefois, cette ruée vers les minerais africains suscite des interrogations. Des organisations non gouvernementales alertent sur les risques d’impacts sociaux et environnementaux, questionnant la transparence des critères de sélection et la durabilité des bénéfices pour les communautés locales. Les tensions diplomatiques autour de certains accords, notamment entre l’UE et le Rwanda, soulignent la complexité de ces nouveaux partenariats.

L’enjeu pour les pays africains sera de transformer cette opportunité en développement durable, en imposant des standards ESG élevés et en s’assurant que l’exploitation de leurs ressources profite réellement à leurs populations.


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