La Côte d’Ivoire vise 45% d’énergies renouvelables d’ici 2030

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Un objectif ambitieux annoncé en présence du Secrétaire général de l’ONU, dans un contexte mondial favorable à la transition énergétique

La Côte d’Ivoire a réaffirmé le 22 juillet son engagement à porter la part des énergies renouvelables à 45% de sa production énergétique nationale d’ici 2030. Cette annonce, faite en présence d’António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, s’inscrit dans une dynamique mondiale de transition accélérée vers les énergies propres.

Une fenêtre d’opportunité historique

L’intervention de Guterres à New York le même jour a souligné l’urgence de la transition énergétique. Le responsable onusien a rappelé que 92% des nouvelles capacités électriques installées mondialement en 2024 provenaient des énergies renouvelables, soutenues par un investissement record de 2 000 milliards de dollars. Cette dynamique s’explique notamment par l’effondrement des coûts : le solaire affiche désormais des prix 41% inférieurs aux énergies fossiles, tandis que l’éolien offshore les devance de 53%.

Au-delà des considérations économiques, la transition énergétique répond à des impératifs géopolitiques cruciaux. Comme l’a souligné le Secrétaire général, “la lumière du soleil ne connaît pas d’embargo, le vent n’a pas de prix”, une référence directe aux vulnérabilités créées par la dépendance aux combustibles fossiles importés.

Un défi à la mesure des ambitions ivoiriennes

L’objectif de 45% d’énergies renouvelables représente un tournant stratégique pour l’économie ivoirienne. Cette transition permettrait de réduire significativement la facture énergétique nationale, tout en stabilisant les coûts de production pour les entreprises locales. L’enjeu est d’autant plus important que cette transformation pourrait positionner la Côte d’Ivoire comme un hub énergétique régional, capable d’exporter son surplus de production vers les pays voisins.

Les secteurs du solaire, de l’éolien et du biogaz représentent des gisements d’emplois considérables, tant dans la phase de construction que de maintenance des installations. Cette dynamique s’accompagnerait d’un renforcement de la compétitivité industrielle nationale, grâce à un approvisionnement énergétique plus stable et économique.

Des défis structurels à surmonter

L’atteinte de cet objectif nécessite cependant de lever plusieurs obstacles majeurs. Le premier concerne l’accès au financement : les pays africains ne captent actuellement que 2% des investissements mondiaux en énergie propre, malgré leur potentiel considérable. La Côte d’Ivoire devra développer des partenariats financiers innovants, mobilisant les fonds verts internationaux et structurant des mécanismes de co-investissement public-privé.

La modernisation des infrastructures constitue le second défi. L’intégration massive d’énergies renouvelables exige des réseaux électriques flexibles, capables de gérer la variabilité du solaire et de l’éolien. Le déploiement de réseaux intelligents, de câbles de transport interrégionaux et de solutions de stockage devient indispensable.

Une transformation en marche

La réussite de cette transition énergétique dépendra de la capacité du pays à mobiliser l’ensemble des acteurs économiques autour de cette vision. Les incitations fiscales, la formation de main-d’œuvre qualifiée et le développement de filières industrielles locales constituent autant de leviers à actionner.

Cette ambition s’inscrit dans une dynamique mondiale où les énergies renouvelables ne constituent plus seulement un choix environnemental, mais une nécessité économique et géopolitique. Pour la Côte d’Ivoire, l’enjeu dépasse la simple diversification énergétique : il s’agit de construire les fondations d’une économie plus résiliente et compétitive.


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