La Compagnie Ivoirienne de Coton (COIC) : Pilier de l’économie cotonnière ivoirienne

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Dans le paysage économique de la Côte d’Ivoire, la Compagnie Ivoirienne de Coton (COIC) s’impose comme un acteur incontournable du secteur cotonnier, contribuant significativement au développement agricole du pays et au soutien des communautés rurales du nord.

Une renaissance sur les cendres de LCCI

L’histoire de la COIC est intrinsèquement liée au déclin et à la liquidation de La Compagnie Cotonnière Ivoirienne (LCCI). Cette dernière, autrefois un acteur majeur du secteur, a connu des difficultés financières croissantes dues à une mauvaise gestion, entraînant des retards de paiement aux producteurs, une cessation d’activité et finalement une faillite en 2006.

Suite à un appel d’offres international, un consortium comprenant le groupe OLAM, Ivoire Coton et Yebêwognon s’est partagé les usines de l’ex-LCCI. Les usines Korhogo 1 et Korhogo 2 ont été acquises par la faîtière agricole Yebêwognon, donnant ainsi naissance à la COIC le 1er janvier 2009. Selon certaines sources, la société aurait été constituée dès le 22 août 2007, avec un capital social initial de 250 millions de francs CFA, avant de devenir pleinement opérationnelle en 2009.

Un modèle d’affaires intégré au service des producteurs

Les activités principales de la COIC se concentrent sur la filière du coton, englobant plusieurs étapes de la chaîne de valeur. L’entreprise est impliquée dans la collecte du coton auprès des producteurs locaux, l’égrenage qui consiste à séparer la fibre de la graine, et l’exportation de la fibre de coton.

La COIC joue également un rôle essentiel de soutien auprès des producteurs, en leur fournissant des conseils et un encadrement agronomique depuis la plantation jusqu’à la récolte. Son modèle opérationnel repose sur un engagement direct avec un vaste réseau de petits producteurs, auxquels l’entreprise fournit un accompagnement technique à travers des conseillers agricoles.

Parmi les autres activités potentielles de l’entreprise figurent la commercialisation des graines de coton (sous-produit du processus d’égrenage), le transport et la livraison d’intrants agricoles comme les engrais et les pesticides, ainsi que l’importation des équipements nécessaires au fonctionnement de ses usines de transformation.

Une présence stratégique dans le nord du pays

Géographiquement, la COIC est principalement implantée dans les régions septentrionales de la Côte d’Ivoire, historiquement dédiées à la culture du coton. La région de Korhogo constitue un point central de ses opérations, abritant les deux usines héritées de l’ancienne LCCI.

Son influence s’étend sur un vaste bassin cotonnier comprenant également les localités de Boundiali, M’Bengue, Mankono et Ouangolo, où la Fédération des Producteurs de Coton (FPC-CI) déploie des équipes. Cette concentration régionale influence les relations de la COIC avec les communautés locales et son impact sur l’économie agricole de ces zones.

Un acteur majeur dans un secteur concurrentiel

La COIC est reconnue comme l’une des six organisations qui contrôlent la production, l’achat, la transformation et l’exportation du coton en Côte d’Ivoire, aux côtés d’autres acteurs majeurs comme la CIDT, Ivoire Coton, SECO, SICOSA et Global Cotton.

Contrairement à certaines autres entreprises cotonnières présentes dans le pays, telles qu’Ivoire Coton et OLAM, qui bénéficient de zones d’influence naturelle autour de leurs usines, la COIC ne dispose pas d’une telle zone exclusive. Cela implique que l’entreprise doit adopter une stratégie d’approvisionnement compétitive pour obtenir le coton auprès des agriculteurs de la région.

Des défis et des perspectives d’avenir

Des développements récents mettent en lumière les priorités et les défis de la COIC. En novembre 2021, le Directeur Général de l’entreprise a souligné la nécessité d’améliorer la qualité du coton. Plus récemment, en mai 2023, la COIC a encouragé les cotonculteurs de Niakara à œuvrer pour l’atteinte des objectifs de la campagne 2023-2024.

Le paysage réglementaire a également évolué, avec de nouveaux décrets publiés en novembre 2024 pour réguler les filières du coton et de l’anacarde, notamment en ce qui concerne l’autorisation d’exportation. La COIC figure parmi les six organisations concernées par ces réglementations, ce qui souligne son rôle dans un environnement commercial soumis à des politiques gouvernementales.

Une contribution sociale et économique significative

Bien que les informations spécifiques sur les programmes de durabilité de la COIC soient limitées, l’entreprise semble s’inscrire dans une tendance plus large du secteur agricole ivoirien visant à intégrer des considérations environnementales et sociales.

Sur le plan social, la COIC emploie à la fois des travailleurs permanents et temporaires, dont le nombre varie en fonction de la saison cotonnière. Les producteurs eux-mêmes sont également considérés comme une partie importante de la main-d’œuvre associée à l’entreprise.

En conclusion, la Compagnie Ivoirienne de Coton s’affirme comme un pilier essentiel du secteur cotonnier en Côte d’Ivoire, jouant un rôle crucial dans le développement économique des régions septentrionales du pays. Son modèle d’affaires intégré, alliant production, transformation et exportation, ainsi que son engagement auprès des petits producteurs, en fait un acteur stratégique pour la filière. Face aux défis du marché mondial et aux évolutions réglementaires nationales, la COIC continue d’adapter sa stratégie pour maintenir sa position concurrentielle et contribuer à la prospérité de l’économie ivoirienne.


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