Le plan annoncé à Luanda vise à tripler le nombre de passagers d’ici 2050 et offre des opportunités majeures pour la Côte d’Ivoire dans le cadre du Marché unique du transport aérien africain
L’Union africaine a dévoilé fin octobre 2025 un plan de 30 milliards de dollars pour moderniser l’infrastructure aéronautique du continent. L’annonce a été faite par Lerato Mataboge, commissaire UA Infrastructure et Énergie, lors du 3ème Sommet de financement des infrastructures à Luanda. Cette initiative vise à opérationnaliser le Marché unique du transport aérien africain (SAATM), projet phare de l’Agenda 2063.
Un secteur stratégique à la traîne
Le transport aérien africain représente moins de 3% du trafic mondial. Une étude de l’UA, l’AFCAC, l’OACI et la Banque mondiale révèle que 80% du trafic africain est assuré par des compagnies non-africaines. La connectivité intra-africaine demeure médiocre.
Selon Lerato Mataboge, « l’aviation est un moteur stratégique de l’intégration continentale et un instrument clé pour la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et de la ZLECAf ». Le SAATM, lancé en 2018, compte 38 pays signataires (80% du marché), mais sa mise en œuvre reste entravée par des infrastructures insuffisantes.
Une stratégie de financement innovante
Le plan mobilise 10 milliards de dollars publics pour attirer 20 milliards privés. Répartition : 10 milliards pour les aéroports (terminaux, pistes, sécurité), 8 milliards pour communication, navigation et météo, 12 milliards pour renouvellement des flottes et formation.
L’UA s’appuie sur les institutions de financement du développement et l’AUDA-NEPAD. Le plan intègre des technologies comme l’A-CDM et le SWIM pour la gestion du trafic, ainsi que des énergies renouvelables pour attirer des financements verts.
Des retombées économiques considérables
Le nombre de passagers devrait tripler, de 160 millions en 2024 à 500 millions d’ici 2050. La pleine mise en œuvre du SAATM pourrait générer 300 000 emplois directs, deux millions d’emplois indirects et ajouter 10 milliards de dollars au PIB africain annuellement.
Pour la Côte d’Ivoire, l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan est bien positionné pour devenir un hub ouest-africain. Air Côte d’Ivoire, avec son réseau sous-régional dense, pourrait s’imposer comme transporteur de référence. Les retombées toucheraient le tourisme, le fret et l’emploi.
La compétition sera rude avec Dakar, Accra ou Lomé. Le défi environnemental – transition vers des carburants durables – sera également déterminant.
Un pari sur la coopération régionale
Le succès dépendra de la volonté politique des États, de leur capacité à harmoniser les réglementations et à créer un environnement propice aux investissements privés. Pour Abidjan, c’est une opportunité de consolider son leadership régional en s’inscrivant pleinement dans la dynamique continentale du SAATM.
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