G20 2026 à Miami : Trump mise sur la diplomatie économique dans sa propriété

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Le président américain organise le sommet des grandes puissances économiques dans son complexe hôtelier, avec l’ambition de recentrer les débats sur les fondamentaux économiques.

Le G20 de 2026 se déroulera dans un cadre inhabituel : le Trump National Doral de Miami, propriété personnelle de Donald Trump. Une décision qui suscite déjà les interrogations, d’autant que le président américain envisage d’inviter Vladimir Poutine et Xi Jinping en tant qu’observateurs.

Un choix de lieu stratégique mais controversé

Donald Trump justifie ce choix par des arguments pragmatiques. “Tout le monde veut que ce soit ici, parce que c’est juste à côté de l’aéroport. C’est le meilleur endroit. C’est magnifique”, a-t-il déclaré depuis son club de golf de Miami. La Maison-Blanche a précisé que l’événement serait organisé “at cost”, sans marge bénéficiaire pour Trump Organization, tentant ainsi de désamorcer les critiques sur un potentiel conflit d’intérêts.

Cette localisation reflète une volonté d’imprimer la marque Trump sur ce sommet international, tout en capitalisant sur les infrastructures de prestige de la métropole floridienne. Le choix pose néanmoins des questions éthiques sur l’utilisation d’un bien personnel présidentiel pour un événement diplomatique majeur.

Des invitations diplomatiquement risquées

L’invitation potentielle de Vladimir Poutine et Xi Jinping constitue l’aspect le plus audacieux de ce sommet. “J’aimerais qu’ils viennent, s’ils le souhaitent. Je ne suis pas sûr qu’ils veuillent venir, mais ils seraient les bienvenus en tant qu’observateurs”, a confié Trump aux journalistes.

Cette ouverture se heurte à des obstacles majeurs. Vladimir Poutine fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre en Ukraine, rendant sa venue sur le sol américain hautement problématique. Quant à Xi Jinping, qui n’a pas visité les États-Unis depuis 2015, sa participation marquerait une réouverture significative du dialogue sino-américain dans un contexte de rivalité stratégique intense.

Retour aux fondamentaux économiques

L’administration Trump entend réorienter le G20 vers ses objectifs économiques originels, selon une approche qualifiée de “back to basics” par ses conseillers. Cette stratégie vise à recentrer les discussions sur la croissance, la stabilité financière, la dette et le commerce, au détriment des thématiques transversales comme le climat ou la transition énergétique qui ont dominé les récents sommets.

Cette vision reflète une conception plus traditionnelle de la coopération économique internationale, privilégiant les enjeux financiers concrets aux considérations géopolitiques élargies.

Un test pour le multilatéralisme

Le G20 de Miami s’annonce comme l’un des plus polarisants de l’histoire du forum. Entre la symbolique du lieu et les enjeux de participation des puissances controversées, ce sommet constituera un véritable test de la résilience du multilatéralisme économique.

Les questions pratiques ne manqueront pas : logistique, sécurité, application des engagements internationaux concernant le statut juridique de Poutine et les exigences protocolaires chinoises. Ce sommet pourrait ainsi révéler les limites du format G20 dans un monde économique en recomposition, tout en redistribuant les cartes de la diplomatie économique internationale.


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