Le président américain Donald Trump a ravivé les tensions commerciales avec la Chine en l’accusant, ce vendredi 30 mai, d’avoir « totalement violé » l’accord douanier conclu à Genève deux semaines plus tôt. Cette accusation marque un tournant dans une trêve tarifaire qui devait durer 90 jours entre les deux premières puissances économiques mondiales.
L’accord de Genève : une détente de courte durée
L’accord signé le 12 mai à Genève avait suscité l’espoir d’une accalmie dans la guerre commerciale qui s’intensifiait depuis le début de l’année. Les termes prévoyaient une réduction substantielle des droits de douane : les États-Unis abaissaient leurs tarifs sur les produits chinois de 145 % à 30 %, tandis que la Chine réduisait les siens de 125 % à 10 %.
Cette trêve de 90 jours visait à permettre aux deux parties de négocier un accord plus durable et d’apaiser les marchés financiers internationaux, particulièrement inquiets des répercussions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Les accusations de Washington
Donald Trump n’a pas mâché ses mots sur son réseau Truth Social : « Sans grande surprise, la Chine a totalement violé son accord avec nous. Fini de jouer le BON GARS ». Cette déclaration traduit la frustration de l’administration américaine face à ce qu’elle considère comme un manquement de Pékin à ses engagements.
Le principal grief américain porte sur les terres rares, ces minéraux essentiels à la fabrication de composants électroniques et de véhicules électriques. Selon les responsables américains, la Chine accuse un retard significatif dans la délivrance des licences d’exportation, pourtant condition clé de l’accord de Genève.
Le représentant américain au commerce, Jamieson Greer, a officiellement déclaré que la Chine « traîne les pieds » sur ses engagements, alimentant les inquiétudes des industriels américains, notamment dans le secteur automobile.
La riposte chinoise et l’impasse diplomatique
Face à ces accusations, Pékin a adopté une posture défensive. Liu Pengyu, porte-parole de l’ambassade de Chine à Washington, a appelé les États-Unis à respecter leurs propres engagements pris lors des négociations de Genève, affirmant que « les deux parties ont maintenu des communications sur leurs préoccupations économiques et commerciales à plusieurs niveaux ».
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a admis que les discussions commerciales sont actuellement « au point mort ». Il suggère qu’une intervention directe des présidents Trump et Xi Jinping pourrait être nécessaire pour sortir de cette impasse diplomatique.
Implications pour l’économie mondiale
Cette escalade des tensions commerciales dépasse le cadre bilatéral États-Unis-Chine. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, particulièrement dans les secteurs technologique et automobile, risquent d’affecter l’ensemble de l’économie internationale.
Pour les économies émergentes, notamment africaines comme la Côte d’Ivoire, les conséquences pourraient se manifester par une volatilité accrue des marchés financiers et des difficultés d’approvisionnement en composants technologiques. Les investissements étrangers sur le continent pourraient également pâtir de cette instabilité commerciale mondiale.
Vers une nouvelle escalade ?
L’accusation de Donald Trump marque un point de non-retour dans cette crise commerciale. Alors que les négociations semblent enlisées, l’avenir des relations économiques sino-américaines dépendra de la capacité des deux dirigeants à renouer le dialogue.
Les prochaines semaines seront déterminantes : soit les deux puissances trouvent un terrain d’entente pour sauver l’accord de Genève, soit le monde assiste à une nouvelle escalade tarifaire aux conséquences potentiellement dramatiques pour l’économie mondiale. Dans ce contexte d’incertitude, les marchés financiers internationaux surveillent de près chaque déclaration des deux capitales.
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