Côte d’Ivoire : Un début d’année 2025 exceptionnel pour les finances publiques avec +16% de recettes

  • 0
  • 24 vues

L’État ivoirien surprend avec une collecte record de 3 707 milliards FCFA au premier trimestre, dépassant ses objectifs de mobilisation de ressources tout en renforçant ses investissements sociaux.

La dynamique des finances publiques ivoiriennes prend une tournure particulièrement positive en ce début d’année 2025. Selon les données officielles présentées lors du Conseil des ministres du 2 juillet, l’État a mobilisé 3 707 milliards FCFA au terme du premier trimestre, soit un taux de réalisation de 115,8% par rapport aux prévisions initiales de 3 200,7 milliards FCFA.

Une architecture financière équilibrée

Cette performance s’appuie sur une structure de ressources bien diversifiée. Les recettes budgétaires, incluant les impôts, taxes et dons, représentent 1 647,8 milliards FCFA, tandis que les ressources de trésorerie contribuent à hauteur de 2 059,2 milliards FCFA. Cette répartition illustre la capacité du gouvernement à combiner efficacement les rentrées fiscales traditionnelles avec les mécanismes de refinancement interne.

L’amélioration de la collecte fiscale témoigne d’une modernisation progressive de l’administration des impôts et d’un élargissement de l’assiette fiscale. Cette tendance s’inscrit dans la continuité des réformes engagées ces dernières années pour renforcer l’efficacité du système fiscal ivoirien.

Maîtrise des dépenses publiques

Du côté des dépenses, l’exécution budgétaire révèle une approche mesurée mais dynamique. Avec environ 3 600 milliards FCFA engagés, soit 111% des prévisions trimestrielles, l’État maintient un rythme d’exécution soutenu tout en préservant les équilibres budgétaires.

L’analyse des investissements publics confirme cette discipline budgétaire : 640,8 milliards FCFA ont été décaissés sur une enveloppe prévue de 781,4 milliards, affichant un taux d’exécution de 82%. Cette prudence dans les dépenses d’investissement permet de préserver les marges de manœuvre budgétaires pour les trimestres suivants.

Priorité aux dépenses sociales

L’engagement social du gouvernement se traduit par des chiffres éloquents. Les dépenses sociales ont atteint 898 milliards FCFA, dépassant largement le plancher fixé à 844,8 milliards. Plus spécifiquement, 283,1 milliards FCFA ont été consacrés aux actions sociales ciblées, contre un objectif de 244 milliards.

Cette surperformance dans le domaine social reflète la volonté des autorités de maintenir un filet de sécurité robuste pour les populations vulnérables, malgré les contraintes budgétaires. Elle s’inscrit dans la continuité des politiques publiques visant à réduire les inégalités et à améliorer l’accès aux services sociaux de base.

Rationalisation des exemptions fiscales

Un aspect notable de cette gestion budgétaire concerne l’évolution des exonérations fiscales et douanières. Leur coût s’établit à 129,2 milliards FCFA à fin mars 2025, en recul de 7,7 milliards par rapport à la même période de 2024. Cette diminution résulte d’une application plus sélective des critères d’éligibilité et d’une rationalisation de l’appui aux entreprises.

L’industrie demeure le principal bénéficiaire de ces mesures avec 46 milliards FCFA, suivie des services avec 27,4 milliards. Cette répartition sectorielle révèle la volonté de soutenir les activités productives tout en optimisant l’efficacité des incitations fiscales.

Défis et perspectives

Malgré ces résultats encourageants, plusieurs défis subsistent. La soutenabilité des recettes face aux pressions de l’économie informelle et de la contrebande fiscale reste une préoccupation majeure. Par ailleurs, l’efficience de la nouvelle approche des exemptions fiscales devra être évaluée sur la durée.

L’enjeu principal réside dans la capacité à maintenir cette dynamique positive tout au long de l’année, particulièrement dans un contexte économique régional contrasté. Le rythme des investissements publics constituera un indicateur clé de la capacité du gouvernement à concilier discipline budgétaire et soutien à la croissance.

Les performances du premier trimestre 2025 dessinent les contours d’une gestion budgétaire moderne et responsable, alliant efficacité dans la mobilisation des ressources et prudence dans leur utilisation. Cette trajectoire pourrait servir de modèle pour d’autres économies de la sous-région cherchant à optimiser leurs finances publiques.


En savoir plus sur businessechos.net

Subscribe to get the latest posts sent to your email.