La participation ivoirienne à l’Expo Osaka 2025 se concrétise par des partenariats ambitieux dans l’agriculture, le numérique et le commerce institutionnel.
La Côte d’Ivoire franchit une nouvelle étape dans sa diplomatie économique. Du 26 au 28 juin, le pays a organisé un forum économique de haut niveau à Osaka, dans le cadre de sa participation à l’Expo 2025. Cette rencontre, orchestrée par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Dr Souleymane Diarrassouba, a débouché sur la signature de trois conventions stratégiques qui dessinent les contours d’un partenariat renforcé avec le Japon.
Un positionnement stratégique à l’international
La présence ivoirienne à l’Expo Osaka, qui se déroule du 13 avril au 13 octobre 2025, s’inscrit dans une démarche volontariste de rayonnement économique. La “Semaine nationale” organisée du 9 au 15 juin, culminant avec le forum économique du 12 juin au Knowledge Capital Congress Convention Center, a permis de rassembler investisseurs japonais, chefs d’entreprise et représentants diplomatiques autour d’objectifs concrets.
Cette initiative s’aligne parfaitement avec les ambitions du Plan National de Développement 2021-2025, doté d’une enveloppe de 100 milliards de dollars, et vise à attirer des partenariats privés durables plutôt que de simples aides au développement.
Trois secteurs clés dans la ligne de mire
Le premier accord concerne la mécanisation agricole, secteur névralgique pour l’économie ivoirienne. La convention signée entre YANMAR Agri Business et l’État ivoirien prévoit la fourniture de tracteurs, moissonneuses et planteuses destinés à moderniser la filière rizicole. Ce partenariat revêt une dimension régionale particulièrement intéressante puisque ATC Comafrique se chargera de distribuer ces équipements dans 16 pays d’Afrique de l’Ouest, positionnant la Côte d’Ivoire comme un hub de la mécanisation agricole régionale.
Le deuxième volet concerne le renforcement des relations commerciales institutionnelles. L’accord entre la Chambre de Commerce d’Osaka et la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI) vise à structurer et intensifier les échanges bilatéraux, créant un cadre institutionnel solide pour les entreprises des deux pays.
Enfin, le secteur numérique n’est pas en reste avec la convention entre Paradise Game et Happy Life Design Lab. Ce partenariat ambitionne de développer des contenus culturels et numériques innovants, notamment dans l’industrie du jeu vidéo, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour la créativité et l’économie digitale ivoiriennes.
Des chiffres qui parlent
Les relations économiques entre les deux pays affichent déjà une dynamique encourageante. Les échanges bilatéraux ont atteint 190,5 milliards de francs CFA (environ 333 millions de dollars) en 2024, démontrant le potentiel significatif d’une coopération approfondie.
Cette performance s’appuie sur les réformes structurelles mises en œuvre depuis 2012 : création du guichet unique du CEPICI, dématérialisation des procédures administratives, mise en place d’un code des partenariats public-privé, modernisation des zones industrielles et investissements massifs dans le numérique et l’intelligence artificielle.
Une vision économique ambitieuse
La stratégie ivoirienne ne se limite pas à une simple quête de partenaires. Elle vise à inverser la balance commerciale traditionnelle en valorisant les filières à haute valeur ajoutée, notamment le cacao, la noix de cajou et le caoutchouc. L’objectif est clair : transformer les matières premières localement pour exporter des produits finis, créant ainsi plus de valeur ajoutée et d’emplois sur le territoire national.
Cette approche s’inscrit dans une vision géostratégique plus large, positionnant la Côte d’Ivoire comme une porte d’entrée privilégiée vers un marché régional de plus d’un milliard de consommateurs. Une perspective qui interpelle forcément les investisseurs japonais en quête de nouveaux débouchés.
Un modèle de coopération Sud-Sud émergent
Au-delà des aspects purement commerciaux, ces accords illustrent l’évolution du positionnement ivoirien sur la scène internationale. Le pays sort progressivement du rôle traditionnel de simple bénéficiaire d’aide au développement pour endosser celui de partenaire économique à part entière.
Cette transformation, portée par une diplomatie économique active, témoigne de la maturité croissante de l’économie ivoirienne et de sa capacité à nouer des partenariats équilibrés avec des puissances économiques mondiales.
Le forum d’Osaka marque ainsi une étape déterminante dans la stratégie de diversification des partenariats économiques de la Côte d’Ivoire, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités de croissance et d’innovation.
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