Côte d’Ivoire et UEMOA : une croissance économique résolument tournée vers 2025

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Abidjan, avril 2025 – La Côte d’Ivoire s’engage sur une trajectoire de croissance ambitieuse avec un objectif de 6,7 % pour l’année 2025. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte régional porteur, où l’ensemble des économies de l’UEMOA devraient enregistrer une progression moyenne de 6,3 %. Entre résilience post-crise, consolidation des finances publiques et relance productive, focus sur les leviers et les défis de cette performance attendue.

Une croissance portée par les secteurs productifs

La vigueur de l’économie ivoirienne en 2025 repose sur trois piliers stratégiques : l’agriculture, les industries extractives et la transformation manufacturière. La bonne tenue des campagnes agricoles – notamment le cacao, l’anacarde, l’hévéa et le coton – combinée à une montée en puissance des investissements dans les filières de transformation locale, offre des perspectives solides.

Le secteur extractif bénéficie quant à lui d’un regain d’activités, grâce à de nouveaux projets d’exploration minière et à une meilleure valorisation des ressources pétrolières et gazières offshore. Le segment manufacturier, en progression constante, profite des politiques d’industrialisation engagées dans le cadre du Plan National de Développement (PND 2021-2025).

« La stratégie du gouvernement vise clairement à faire passer la Côte d’Ivoire d’une économie de rente à une économie de transformation, capable de capter plus de valeur ajoutée locale », souligne un analyste économique basé à Abidjan.

Un contexte régional favorable

Dans l’espace UEMOA, la croissance projetée de 6,3 % pour 2025 est le fruit d’une reprise généralisée, marquée par la stabilisation des économies post-pandémie et la normalisation des prix internationaux. Les huit pays membres bénéficient de politiques budgétaires plus rigoureuses et d’un regain de confiance des investisseurs.

L’inflation, après les chocs de 2022-2023, devrait refluer à 2,7 % selon les estimations, grâce à la décrue des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie, mais aussi à une amélioration des approvisionnements internes, en particulier dans les pays à forte production vivrière.

Sur le plan des finances publiques, le déficit global des États membres est projeté à 3,7 % du PIB, signal positif d’un retour progressif à l’orthodoxie budgétaire prônée par les institutions de Bretton Woods.

Des défis persistants malgré l’élan

Si les indicateurs macroéconomiques sont au vert, plusieurs défis de fond subsistent. Le tissu économique demeure vulnérable aux aléas climatiques, aux chocs exogènes et aux tensions géopolitiques régionales. De plus, la soutenabilité de la dette publique reste un point de vigilance, avec un ratio dette/PIB ivoirien qui oscille autour de 56 %.

Autre enjeu de taille : l’inclusion économique. Le taux de pauvreté reste élevé, surtout en milieu rural, et les inégalités d’accès aux services de base freinent l’adhésion aux dynamiques de croissance. Les experts plaident pour une meilleure redistribution des richesses, via une fiscalité plus équitable et des investissements sociaux ciblés.

Perspectives : cap sur une croissance inclusive et durable

À l’horizon 2025, la Côte d’Ivoire affiche sa volonté de consolider son rôle de locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest. La poursuite des réformes structurelles, l’amélioration du climat des affaires et la digitalisation de l’administration publique figurent parmi les leviers prioritaires du gouvernement.

Dans cette optique, la réussite du prochain PND 2026-2030, actuellement en gestation, sera déterminante pour franchir un nouveau palier de développement. Un cap qui devra s’accompagner d’une montée en compétence de la main-d’œuvre, d’un renforcement des infrastructures et d’une gouvernance économique plus performante.

Si l’élan est indéniable, la Côte d’Ivoire, comme ses partenaires de l’UEMOA, devra faire preuve de rigueur et d’agilité pour transformer cette croissance projetée en un développement tangible et équitable. L’année 2025 pourrait bien être celle de la consolidation économique, à condition d’en faire un tremplin vers un avenir réellement inclusif.


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