Les 22 et 23 septembre 2025, Abidjan accueille la 13e édition de la CGECI Academy sous le thème “Souveraineté économique : le temps de l’action”. Ce forum panafricain reflète une préoccupation continentale majeure : comment l’Afrique peut-elle réduire sa dépendance économique extérieure dans un contexte géopolitique reconfiguré.
Un rendez-vous continental aux enjeux stratégiques
La Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire positionne cette édition comme un laboratoire de réflexion sur l’autonomisation économique africaine. Le choix du thème traduit une prise de conscience collective face aux vulnérabilités révélées par les crises récentes : disruptions des chaînes d’approvisionnement mondiales, tensions géopolitiques et urgence de la transition énergétique.
Durant deux jours, dirigeants d’entreprise, responsables politiques, experts économiques, bailleurs de fonds et organisations régionales débattront des leviers d’une souveraineté économique durable. L’accent sera mis sur la capacité des États africains à développer une autonomie stratégique fondée sur la production locale, l’industrialisation et l’innovation endogène.
Les thématiques abordées révèlent les priorités continentales : renforcement des capacités productives locales, intégration régionale et structuration de chaînes de valeur africaines, indépendance dans les secteurs critiques comme l’énergie, la santé et l’agro-industrie, et optimisation du rôle des partenariats public-privé.
Un appel à la mobilisation du secteur privé
Kadiatou Fadiga Coulibaly, vice-présidente de la CGECI, a lancé un appel vibrant aux entreprises africaines pour qu’elles s’engagent massivement dans cette démarche. Selon elle, “l’heure n’est plus à la théorie, mais à l’action. Les entreprises doivent se positionner comme co-constructeurs de solutions économiques africaines”.
Cette approche marque une évolution significative dans la conception du développement continental. Le secteur privé ne se contente plus d’un rôle d’exécutant, mais revendique un statut de partenaire stratégique dans la définition des politiques économiques. Cette ambition s’inscrit dans une logique de renforcement du leadership entrepreneurial africain face aux défis de souveraineté.
L’objectif affiché consiste à encourager l’industrialisation locale comme levier d’indépendance économique et à favoriser la structuration de partenariats public-privé pérennes pour accélérer les projets à fort impact continental.
Innovation financière et soutien aux PME
Les participants attendent l’annonce de mécanismes innovants de financement adaptés aux réalités africaines. Les nouvelles initiatives pourraient inclure des fonds d’investissement africains dédiés aux TPE et PME industrielles, des dispositifs de garantie publique facilitant l’accès au crédit, et des programmes de co-financement public-privé pour les chaînes de valeur régionales.
Ces mesures répondent à un enjeu critique : soutenir la compétitivité locale face à une concurrence mondiale souvent subventionnée ou technologiquement avancée. L’approche privilégie la structuration de filières stratégiques dans l’agroalimentaire, le textile et l’industrie pharmaceutique.
Cette orientation témoigne d’une maturation de l’approche africaine du développement, qui privilégie désormais l’écosystème entrepreneurial local plutôt que la seule attraction d’investissements directs étrangers.
Un laboratoire de coopération continentale
La CGECI Academy 2025 se positionne comme un catalyseur de synergies continentales à travers plusieurs formats d’échanges. Les rencontres B2B et de haut niveau entre entreprises et décideurs visent à concrétiser des partenariats transfrontaliers. Les ateliers sectoriels couvriront l’énergie, les infrastructures, le numérique et la finance, secteurs identifiés comme prioritaires pour l’autonomie continentale.
L’événement proposera également une vitrine pour les entreprises innovantes, particulièrement dans les filières stratégiques, favorisant l’émergence de champions industriels africains capables de rivaliser sur les marchés internationaux.
Vers une redéfinition des rapports économiques internationaux
Cette édition de la CGECI Academy intervient dans un contexte géopolitique particulier, marqué par la reconfiguration des alliances économiques mondiales et la montée des préoccupations protectionnistes. L’Afrique cherche à tirer parti de cette recomposition pour affirmer ses propres intérêts stratégiques.
L’approche promue dépasse la simple substitution aux importations pour viser une insertion compétitive dans l’économie mondiale, mais selon des termes plus favorables aux intérêts africains. Cette stratégie implique une coordination renforcée entre pays du continent et une harmonisation des politiques industrielles.
Le forum d’Abidjan pourrait ainsi préfigurer de nouvelles approches continentales du développement économique, privilégiant l’autonomie stratégique sans renoncer aux bénéfices de l’intégration mondiale. L’enjeu consiste à transformer les vulnérabilités révélées par les crises récentes en opportunités de renforcement de la résilience économique africaine.
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