Le séminaire ATFS2025 explore les solutions innovantes capables de transformer les transactions non bancables en opportunités commerciales viables
Du 4 au 6 novembre 2025, Abidjan a accueilli la 25e édition du séminaire de finance commerciale (ATFS2025) d’Afreximbank, suivie d’un atelier sur l’affacturage le 7 novembre. Cette rencontre a réuni experts internationaux, banquiers et régulateurs pour explorer des solutions face au déficit de financement du commerce en Afrique, estimé à 100 milliards de dollars par an. Les PME, qui représentent plus de 90% des entreprises du continent, demeurent sous-desservies par les banques traditionnelles.
Des instruments de finance structurée au service de la transformation
Selon Gwen Mwaba, directrice générale du financement du commerce chez Afreximbank, « le financement structuré du commerce est le moyen pour l’Afrique de transformer des accords non bancables en échanges commerciaux viables ». L’institution mise sur la finance structurée et la titrisation de dettes commerciales pour débloquer des liquidités en s’appuyant sur les créances commerciales des entreprises.
L’affacturage occupe une place centrale dans le dispositif. Cette technique permet aux entreprises de céder leurs factures à un tiers financier pour obtenir un financement immédiat. Pour les PME ivoiriennes évoluant dans des secteurs à cycles de paiement longs comme la transformation du cacao, cet instrument offre une solution concrète aux tensions de trésorerie.
Le numérique comme accélérateur des flux financiers
Le séminaire a mis l’accent sur les technologies numériques : blockchain, e-facturation et plateformes de paiement digitales pour accélérer les flux financiers et réduire les coûts de transaction.
Dans le secteur du cacao, la blockchain peut renforcer la confiance des acheteurs internationaux et faciliter l’accès au crédit pour les coopératives. L’e-facturation permet une gestion transparente des créances et accélère les processus de validation nécessaires à l’affacturage. Pour les PME industrielles ivoiriennes, ces outils numériques pourraient améliorer leur intégration aux chaînes de valeur régionales et continentales.
Impacts attendus et défis structurels
Organisé sous le thème « Renforcer les capacités de financement du commerce pour une croissance inclusive et durable en Afrique », le séminaire a réuni des représentants du gouvernement ivoirien, de la BCEAO et de l’association des banquiers. Afreximbank, avec des actifs de 40,1 milliards de dollars fin 2024 et des fonds propres de 7,2 milliards de dollars, s’est imposée comme un acteur majeur du commerce intra-africain depuis trois décennies.
En transformant des actifs immobilisés en liquidités, la finance structurée et l’affacturage permettent aux entreprises de financer leur cycle d’exploitation sans recourir systématiquement aux crédits bancaires classiques. La réduction des risques liés aux délais de paiement favorise l’intégration au marché continental structuré par la Zlecaf. Afreximbank a lancé le PAPSS, adopté par l’Union africaine comme plateforme de paiement de la Zlecaf, et un Fonds d’ajustement de 10 milliards de dollars pour accompagner les États.
Le déploiement de ces solutions nécessite le renforcement des capacités locales et la création d’un cadre réglementaire adapté pour que les PME ivoiriennes puissent pleinement bénéficier de ces opportunités.
En savoir plus sur businessechos.net
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
