Contexte électoral : comment les entreprises renforcent leur résilience face à l’incertitude politique

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À l’approche d’élections nationales, le climat des affaires se charge d’incertitudes. Entre ralentissement des décisions publiques, prudence des investisseurs et tensions sociales potentielles, les périodes pré-électorales exigent des dirigeants une posture proactive alliant gouvernance renforcée, communication claire et préparation des équipes à la volatilité.

Les élections à venir en 2025 dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest – Ghana, Guinée, Bénin – sont scrutées de près par les marchés et les institutions internationales. Le FMI souligne régulièrement ce phénomène dans ses rapports régionaux, particulièrement pour les pays à croissance rapide mais institutionnellement fragiles, où l’instabilité politique peut perturber la planification stratégique, les chaînes d’approvisionnement et l’accès au financement.

Une cartographie des risques multidimensionnels

Les institutions économiques identifient plusieurs types de risques spécifiques aux périodes pré-électorales. Le risque budgétaire se traduit par un accroissement des dépenses publiques ou le gel de réformes fiscales, créant un flou pour les entreprises. Le risque monétaire porte sur les pressions sur la devise nationale et l’incertitude sur les taux d’intérêt.

Les dimensions sociales et politiques ne sont pas en reste : grèves, manifestations, ralentissement des services publics, tensions sur les relations employeurs-employés, incertitude sur les futurs dirigeants et possibles changements de cap réglementaire. Cette volatilité accrue demande des ajustements non seulement financiers, mais aussi organisationnels profonds.

Des outils de pilotage adaptés

Face à cette incertitude, les entreprises les mieux préparées renforcent leur gouvernance en réunissant plus fréquemment leurs comités exécutifs, en créant des cellules de veille électorale intégrant profils juridiques, financiers et RH, et en renforçant les procédures de délégation pour réagir rapidement aux imprévus.

Les stress tests, bien connus dans le secteur bancaire, se transposent à d’autres industries. Tester la résilience de l’organisation face à différents scénarios – retard dans les paiements publics, inflation accélérée, fermeture temporaire de marchés, restrictions logistiques – permet de quantifier les impacts financiers et d’élaborer des plans d’action préventifs.

Sur le plan opérationnel, les plans de continuité d’activité anticipent les perturbations potentielles des transports, des fournisseurs ou de la disponibilité des collaborateurs. Adaptation des plannings, encouragement au télétravail, sécurisation des points sensibles constituent autant de mesures concrètes.

La communication interne comme rempart

L’incertitude alimente rumeurs, peurs et tensions internes. Pour éviter l’érosion de la cohésion, une communication claire et constante s’impose. Briefings réguliers avec les équipes, transparence sur les mesures conservatoires éventuelles, renforcement de l’écoute managériale et mise à disposition de canaux de dialogue permettent de capter les signaux faibles de désengagement.

Cette posture proactive procure des bénéfices tangibles. Pour les investisseurs et partenaires, une entreprise capable de démontrer qu’elle anticipe les risques politiques gagne en crédibilité. Les investisseurs étrangers scrutent particulièrement cette capacité à naviguer dans un contexte volatil.

Pour les collaborateurs, le management devient un pilier psychologique essentiel. La confiance dans la stratégie managériale renforce l’engagement, limite le turnover et peut même générer un esprit de corps renforcé autour d’un cap commun.

Les périodes pré-électorales, bien gérées, ne sont pas seulement à subir : elles offrent l’opportunité de renforcer les fondamentaux organisationnels et d’affiner la gouvernance pour en sortir plus résilients.


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