Riziculture : la Côte d’Ivoire mise sur le digital pour réduire sa dépendance

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Un financement japonais de 1,2 million de dollars vise à moderniser la filière face à un déficit de production chronique

La Côte d’Ivoire fait face à un défi majeur dans sa quête de souveraineté alimentaire : combler l’écart béant entre sa production rizicole et sa consommation domestique. Avec 84 kg de riz consommés par habitant et par an, le pays affiche l’un des taux de consommation les plus élevés d’Afrique de l’Ouest, mais sa production de 1,55 million de tonnes reste largement insuffisante face à une demande estimée entre 2,5 et 2,8 millions de tonnes.

Un déficit structurel préoccupant

Cette situation de dépendance alimentaire représente un enjeu économique considérable pour le pays, contraint d’importer massivement pour satisfaire les besoins de sa population croissante. Le déficit de production, qui oscille entre 950 000 et 1,25 million de tonnes selon les estimations, pèse lourdement sur la balance commerciale ivoirienne et expose le pays aux fluctuations des cours mondiaux.

Les causes de cette sous-performance sont multiples : techniques de production traditionnelles, accès limité aux intrants de qualité, défaillances dans les circuits de distribution et manque de formation des producteurs. Face à ces défis, les autorités ivoiriennes ont opté pour une approche innovante : la digitalisation de la filière.

Le pari technologique avec l’appui du Japon

Le Japon, partenaire historique de la Côte d’Ivoire dans le développement agricole, finance à hauteur de 1,2 million de dollars un ambitieux programme de modernisation numérique de la riziculture ivoirienne. Cette initiative vise à transformer radicalement les pratiques agricoles en introduisant des outils digitaux à chaque étape de la chaîne de valeur.

Le programme comprend trois volets stratégiques : la mise en place d’un système de traçabilité permettant de suivre la production depuis les parcelles jusqu’aux marchés, le déploiement d’une plateforme de conseils agronomiques accessible via smartphones pour guider les producteurs dans leurs pratiques, et un volet formation intensive aux nouvelles technologies agricoles.

Une présentation attendue à la FAO

Cette initiative sera officiellement présentée lors de la 17ème réunion de la FAO prévue en septembre, témoignant de l’ambition des autorités ivoiriennes de positionner leur approche comme un modèle pour l’Afrique. La digitalisation pourrait permettre d’optimiser les rendements, de réduire les pertes post-récolte et d’améliorer la qualité du riz local.

L’enjeu dépasse le simple cadre agricole : il s’agit de réduire la facture des importations alimentaires, de créer des emplois ruraux et de renforcer la résilience du pays face aux chocs externes. Si l’expérience s’avère concluante, elle pourrait inspirer d’autres filières agricoles ivoiriennes et contribuer significativement à l’objectif gouvernemental d’atteindre l’autosuffisance rizicole à moyen terme.

Le succès de cette digitalisation dépendra largement de l’appropriation des outils par les producteurs et de l’accompagnement technique qui sera fourni sur le terrain.


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