Après des mois d’escalade douanière, les États-Unis et la Chine ont trouvé un terrain d’entente temporaire qui pourrait désamorcer les tensions commerciales. Un accord-cadre conclu à Londres début juin préserve les intérêts stratégiques des deux puissances tout en évitant une nouvelle spirale protectionniste.
Une négociation décisive dans la capitale britannique
Les 9 et 10 juin 2025, négociateurs américains et chinois se sont retrouvés à Londres pour relancer un dialogue commercial enlisé depuis des mois. Cette rencontre intervient après une première trêve obtenue à Genève en mai, qui avait permis de stabiliser temporairement les échanges bilatéraux.
L’accord-cadre qui en résulte établit les fondations d’une coopération économique renouvelée, même si celle-ci reste conditionnée à la finalisation d’un pacte plus global. Donald Trump a confirmé que l’accord était “prêt à être signé”, sous réserve d’un entretien direct avec Xi Jinping. Pékin s’est de son côté félicité de ce “pas constructif vers une stabilisation des relations bilatérales”.
Maintien du statu quo tarifaire
L’une des principales dispositions de l’accord concerne le gel des droits de douane actuels. Washington conserve une taxation cumulative de 55% sur les importations chinoises, tandis que Pékin maintient un tarif de 10% sur les produits américains. Cette approche privilégie la stabilité à la libéralisation, évitant une nouvelle guerre tarifaire sans pour autant démanteler les barrières existantes.
Cette stratégie reflète une volonté mutuelle de préserver des marges de manœuvre économiques tout en évitant l’escalade. Les secteurs les plus exposés – automobile, électronique, textile – peuvent ainsi anticiper une période de prévisibilité tarifaire.
Compromis stratégique sur les minéraux rares
Le volet le plus significatif de l’accord concerne les matières premières critiques. La Chine s’engage à accélérer la délivrance de licences d’exportation pour les minéraux rares destinés aux usages civils, notamment dans l’aéronautique, l’électronique et les énergies renouvelables.
Cette concession répond aux préoccupations américaines concernant la sécurité d’approvisionnement dans des secteurs stratégiques. Toutefois, Pékin maintient ses restrictions sur les éléments destinés à l’industrie de défense, comme le samarium, préservant ainsi ses intérêts sécuritaires.
Impasse technologique persistante
L’accord ne résout pas les différends sur le contrôle des technologies sensibles. Les États-Unis maintiennent leurs restrictions sur l’exportation de semi-conducteurs avancés vers la Chine, invoquant des impératifs de sécurité nationale. Cette position illustre la persistance des rivalités technologiques au cœur des tensions sino-américaines.
Geste diplomatique sur l’éducation
Dans un souci d’apaisement, la Chine a accepté de préserver les conditions d’accès aux visas pour les étudiants chinois aux États-Unis. Cette mesure symbolique vise à maintenir les échanges académiques, canal d’influence traditionnellement privilégié par Pékin.
Échéance d’août pour un accord durable
Les deux puissances se sont accordé un délai jusqu’au 10 août 2025 pour transformer cette trêve en accord définitif. Passé cette date, Washington se réserve le droit d’étendre sa politique tarifaire en cas d’absence de progrès substantiels.
Cette trêve commerciale offre une respiration bienvenue aux marchés mondiaux et aux chaînes d’approvisionnement. Elle ne modifie cependant pas fondamentalement l’architecture des relations sino-américaines, marquées par une compétition stratégique durable. Le rendez-vous d’août déterminera si cette pause tactique peut se muer en coopération constructive.
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