Le Fonds monétaire international (FMI) revoit à la baisse ses prévisions de croissance mondiale, pointant du doigt les politiques protectionnistes, notamment celles des États-Unis, comme principaux facteurs de ralentissement économique.
Par la rédaction de Business Échos – 22 avril 2025
Le FMI a publié ce mardi ses dernières perspectives économiques mondiales, annonçant une révision à la baisse de la croissance mondiale à 2,8% pour l’année en cours, soit une diminution de 0,5 point par rapport aux prévisions de janvier. Cette révision s’explique principalement par l’escalade des tensions commerciales, notamment entre les États-Unis et la Chine, ainsi que par les politiques protectionnistes adoptées récemment par plusieurs grandes économies.
Le président américain Donald Trump, revenu à la Maison Blanche en janvier dernier, a imposé des droits de douane supplémentaires sur une large gamme de produits importés, affectant non seulement la Chine, mais aussi d’autres partenaires commerciaux clés. En réaction, Pékin a augmenté ses propres tarifs douaniers sur les produits américains. Cette guerre commerciale a déjà provoqué des turbulences sur les marchés financiers mondiaux, avec des baisses notables des principaux indices boursiers depuis plusieurs semaines.
“L’économie mondiale à un moment critique”
Lors d’une conférence de presse suivant la publication du rapport, Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a déclaré que “l’économie mondiale est à un moment critique”. Elle a souligné que les politiques protectionnistes actuelles risquent d’entraîner une fragmentation du commerce international et de nuire considérablement à la croissance à long terme.
“Nous observons avec inquiétude la multiplication des mesures restrictives qui perturbent les chaînes d’approvisionnement mondiales et réduisent les perspectives de croissance pour tous les pays”, peut-on lire dans le rapport. Le FMI appelle à une coopération internationale renforcée pour éviter une spirale de mesures de rétorsion qui pourraient aggraver davantage la situation économique mondiale.
Impact sur les pays en développement
Pour les pays en développement, notamment en Afrique, ces tensions commerciales représentent une menace supplémentaire pour une croissance déjà fragile. La Côte d’Ivoire, par exemple, pourrait voir ses exportations affectées par la baisse de la demande mondiale et les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Le FMI recommande à ces économies émergentes de diversifier leurs activités économiques et de renforcer leur résilience face aux chocs externes. Le rapport suggère également la mise en place de filets de sécurité sociale pour protéger les populations les plus vulnérables contre les effets néfastes du ralentissement économique.
Perspectives incertaines
Si les prévisions actuelles tablent sur un ralentissement modéré, le FMI n’exclut pas un scénario plus pessimiste en cas d’intensification des tensions commerciales. L’institution de Washington estime que la croissance mondiale pourrait chuter jusqu’à 2,3% si de nouvelles barrières commerciales venaient à être érigées dans les mois à venir.
Alors que ces tensions persistent, le FMI insiste sur la nécessité pour les gouvernements de privilégier le dialogue et la coopération afin de préserver la stabilité économique mondiale. La prochaine réunion du G20, prévue en juin, sera l’occasion pour les dirigeants mondiaux de discuter des mesures à prendre pour atténuer les risques et soutenir la croissance.
“Le multilatéralisme n’est pas une option, c’est une nécessité dans un monde économiquement interconnecté”, conclut le rapport du FMI, appelant à un retour aux principes du commerce ouvert et équitable.
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