Risque Pays 2025 : la Côte d’Ivoire reste dans la catégorie des risques faibles malgré une légère baisse de sa note (Bloomfield Intelligence)

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Présenté le 16 avril 2025 à Abidjan par Bloomfield Intelligence, le rapport Risque Pays 2025 indique que la Côte d’Ivoire conserve un profil de risque faible, malgré une note en baisse de 6,5 à 6,3. Le pays présente une performance macroéconomique solide, un endettement modéré et un système financier jugé robuste, mais des défis persistent en matière d’inclusion sociale et de configuration de la dette.

La Côte d’Ivoire reste une destination relativement sûre pour les investissements, selon le rapport Risque Pays 2025 publié par Bloomfield Intelligence, la filiale d’intelligence économique de l’agence Bloomfield Investment Corporation. Présenté à Abidjan le mercredi 16 avril 2025 en présence d’acteurs économiques et de membres du gouvernement ivoirien, ce rapport évalue les principaux risques politiques, économiques et financiers liés au pays.

« La Côte d’Ivoire, l’année dernière était à 6,5 et cette année elle est descendue à 6,3. Ceci dit, elle demeure dans la catégorie des risques faibles. Nous encourageons les investisseurs à investir dans ce pays », a affirmé Stanislas Zézé, Président Directeur Général de Bloomfield Investment Corporation.

Indicateurs économiques : stabilité et robustesse

Le rapport indique que la performance macroéconomique de la Côte d’Ivoire est restée très solide, évaluée à 8,1. Le climat des affaires a conservé sa note de 6,5 %. La gestion des finances publiques a connu une dégradation de 50 points de base, principalement en raison de la configuration de la dette. Le système financier, lui, a été dégradé de 10 points de base, et le risque sociopolitique a reculé de 40 points de base.

Sur le plan monétaire, le taux d’inflation s’établit à 3,5 %, légèrement au-dessus du seuil communautaire de 3 %.

Dette publique : un endettement modéré, mais perfectible

Le stock de la dette publique ivoirienne s’élève à 51 %, un niveau que Bloomfield qualifie de modéré. Toutefois, la structure de cette dette soulève des préoccupations.

« Ce qui est pertinent, c’est de savoir si vous êtes capables de rembourser votre dette. Il est extrêmement important que la configuration de la dette de la Côte d’Ivoire change et qu’elle soit plus en monnaie locale qu’en devise étrangère pour réduire cette exposition », a souligné Stanislas Zézé.

Une croissance économique sans impact social significatif

Bien que robuste, la croissance économique ivoirienne peine à produire l’impact social attendu. L’espérance de vie en Côte d’Ivoire est de 58 ans, contre une moyenne mondiale de 72 ans et une moyenne communautaire de 61 ans. À titre de comparaison, elle est de 67 ans au Sénégal et 62 ans au Niger.

De plus, la durée moyenne de scolarité est de 4,2 ans, supérieure à la moyenne de l’UEMOA, mais inférieure à la moyenne mondiale de 8,7 ans.

« La croissance ne peut pas être inclusive si 80 % de la richesse est produite par des multinationales étrangères », a déclaré M. Zézé, estimant que cette réalité explique le décalage entre performance économique et développement humain.

Sécurité, emploi et pauvreté : des progrès et des limites

Le risque sécuritaire s’est atténué depuis 2013. L’indice de sécurité est passé de 6,8 en 2010 à 1,2 en 2025, selon Bloomfield. Néanmoins, le risque terroriste reste permanent, notamment dans le Nord du pays.

Le taux de chômage officiel a reculé de 6,6 % en 2010 à 2,3 % en 2023, mais ce chiffre est jugé peu pertinent en raison de la précarité de l’emploi, estimée à 73 %. Le taux de pauvreté, quant à lui, a diminué de 54 % en 2010 à 37 % en 2024.

Gouvernance : une avancée sur la déclaration de patrimoine

Le rapport note également les efforts de gouvernance. Le président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance, Épiphane Zoro Ballo, a indiqué que la Côte d’Ivoire compte désormais 10 000 assujettis à la déclaration de patrimoine, contre 4 000 au Sénégal et 5 000 au Burkina Faso.

Un outil pour la prise de décision

Le rapport de Bloomfield Intelligence se veut un instrument d’aide à la décision pour les investisseurs. Il fournit une lecture des risques macroéconomiques, financiers, sociaux et politiques susceptibles d’influencer les choix d’investissement.

« Les investisseurs se posent trois questions essentielles : Quelle est l’opportunité d’investir ? Quel est le retour sur investissement ? Quel est le risque de perdre son capital ? L’environnement sociopolitique va être la base de l’attractivité d’un pays », a rappelé Stanislas Zézé.

La Côte d’Ivoire, malgré un léger recul de sa note de risque pays, continue d’afficher une dynamique économique soutenue. Les indicateurs macroéconomiques sont globalement solides, mais les déséquilibres sociaux et les vulnérabilités structurelles nécessitent des réformes ciblées. Le rapport 2025 confirme toutefois que le pays reste, aux yeux de Bloomfield Intelligence, une destination viable pour les investissements à moyen et long terme.


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